Quelles histoires révèle le corps, la matière ? Comment saisir leurs altérités ?
L’envie de rompre la frontière actuelle «la mise à distance» entre soi et l’autre.
Les Brailles est un projet qu’on peut diviser en deux; la première étant pour moi la plus importante, car elle a été de rencontrer et d’échanger avec plusieurs individus d’âges et de sexes différents. De cette rencontre, une certaine confiance se noue entre nous, puis une  «mise à nu» au sens propre comme au figuré.

C’est une collecte d’histoires prélevées directement sur le corps de l’individu. Ce moment d’intimité, d’échange pendant lequel je choisis une parcelle de peau qui porte une partie du récit livré par le modèle. De ce peau-à-peau subsiste un fragment, le moule gravé du grain, des plis, des marques du modèle et de son odeur. Je m’identifie à l’autre corps.

Les empreintes réalisées en plâtre deviennent des fragments anthropologiques. Le négatif de la forme de corps prélevé, le squelette, l’écriture de la peau, les pores, le grain, les traces et marques significatives révèlent une autre lecture de soi. Ce sont des corps fossilisés. La forme de ces fragments sont des contenants comme la peau qui enclôt le corps.

Multiples, Fragments sont des contenants de lumière, d’ombre et de texture.