OPHÉLIA ET LA PERLE
Ophélia, 2018
Photographie argentique
Pont de Saint-Étienne d'Issensac, France
Ophélia et La Perle, 2018
Installation boîte lumineuse
67 X 96 cm (deux faces h: 12 cm / 31 cm)
«Anywhere but HERE» exposition au Musée National
d’Art Contemporain à Sczcecin, Pologne
Le titre « Ophélia », est inspiré du personnage dans Hamlet de Shakespeare.
Photographie argentique, brulée partiellement et accidentellement, c’est une rescapée.
Elle est installée dans une boîte lumineuse, son inclinaison créée la forme d’un oreiller.
La dormeuse est traversée par la lumière, le grain de la photo se mêle au grain de la peau, c’est une analogie. Elle est onirique et évanescente comme un reflet dans l’eau. L’image est paradoxale, cette jeune fille à la beauté androgyne, est vulnérable et insouciante du danger qui l’entoure. Positionnée de dos face au mur, elle se désolidarise de tout ce qui l’entoure, lorsqu’on la regarde son inclinaison créer la sensation qu’elle s’offre à nous. Elle est emportée par ses songes, ou endormie dans la mort.
La Dormition de la vierge.
La Perle, 2018
Perle huître, chaîne argent, aiguille, faisceau lumineux
«Anywhere but HERE», exposition au Musée National d’Art Contemporain,
Sczcecin, Pologne
Installation avec Ophélia.
La perle est la preuve, de l’existence ou de la disparition d'Ophélia (elle porte une perle à son cou).
Cet objet nous ramène à la réalité. L’analogie entre cette matière-parure et le féminin se dessine autour de l’origine « merveilleuse » de la perle, de sa position dans l’univers aquatique. Illuminée comme une lune, tel un pendule. La lumière passe par une ouverture faite au mur d’en face, le bijou est alors illuminé par un faisceau lumineux qui traverse la pièce ainsi que le regard du spectateur.
La perle « ne brille pas, elle ne brûle pas, elle touche : fraîche et vivifiante caresse pour l’oeil, pour l'épiderme et pour l'âme (...)
La perle, fruit de la mer et conception de la durée, n’a d’autre valeur que sa beauté et sa perfection intrinsèque,
résultant de sa simplicité, de sa pureté et de son éclat (...)
C’est quelque chose d’aimable, de suave, d’onctueux, d’affectueux, j’allais dire d’humain,
c’est l’appel à notre chair d’une chair divine et incorruptible !
C’est moins de l'éternité que de la persistance, quelque chose dû au temps qui dégage de la durée. »
Paul Claudel, 1929 à l’occasion de la remise de la légion d’honneur à Pierre Cartier dans La mystique des pierres précieuses, 1938